Bardos - Bardoze |
La paroisse de Bardos a été mentionnée pour la première fois au cartulaire de Sorde-l'Abbaye en 1071, et avait pour titulaire San Ozan de Bardos. Elle était également citée au cartulaire de Bayonne en 1072, et fut érigée en baronnie en 1320, avant d'être incorporée au duché de Gramont en 1643. Pendant l'Ancien Régime, les paroisses de Bardos, de Guiche et d'Urt dépendaient des institutions judiciaires de la sénéchaussée de Came. Elles furent admises au Biltzar du Labourd en 1763. On peut noter que de 1770 à 1771, le Biltzar du Labourd avait pour Syndic Général le bardoztar Pierre Damestoy, notaire, de la maison Etxebeheitia. Bardos est devenue commune en 1790 et fait partie du canton de Bidache depuis 1802. En 1982, la commune de Bardos a adopté les armes de la famille Suhigaray, où un ours passant au pied d'un chêne est représenté deux fois. L'emplacement château de Salha était désigné en 1456 comme "la salle du lieu de Bardos" attribué à Charles 1er de Gramont... A ce jour, il ne reste aucun élément de cet édifice médiéval. A la fin du XVème siècle, la propriété fut acquise par la famille "Suhigaray de la Salle de Bardos", seigneurs de Saint-Pée, qui la conservèrent jusqu'à la fin du XVIIème siècle, date probable de l'édification des deux tours actuelles. Du mariage d'Isabelle de la Salle au baron Antonin de Salha en 1676 jusqu'au deuxième quart XIXème siècle, la demeure resta propriété des seigneurs de Salha. L'aile Sud a été reconstruite à la fin du XVIIIème siècle pour le marquis Philippe de Salha, marié en 1715 à Catherine de Larrétéguy, fille d'un riche marchand bayonnais. L'aile Nord a probablement été édifiée dans le troisième quart du XVIIIème siècle pour le marquis Salvat de Salha, lieutenant du roi en Guyenne. Remanié au XIXème siècle en résidence bourgeoise, le château de Salha fut ensuite aménagé en colonie de vacances. Vers 1980 les bâtiments ont été restaurés et transformés pour accueillir en 1982 les locaux de la mairie d'une part et pour aménager des logements sociaux d'autre part.
La première église médiévale de Bardos date de 1203. De style roman, elle était constituée d'une nef unique. L'année de sa reconstruction, 1870, est gravée sur la clé de voûte de la porte, mais plus haut, on peut aussi voir la mention de l'année 1891 qui correspond à la reconstruction du clocher selon un projet de l'architecte Thomas Dounié. Le clocher fut l'objet de travaux de réparations en 1922 puis en 1946. En entrant dans le porche, on trouve deux arcs en plein cintre de style roman, de part et d'autre de la porte d'entrée. Pour pénétrer dans l'église, il faut franchir un portail gothique en arc brisé à deux voussures du XIIIème siècle, qui s'appuie sur des colonnettes surmontées de chapiteaux. Le 5 novembre 2002, l'église fut dévastée par un incendie. C'est à Marie Luce Garat, peintre-décorateur de Saint Martin d'Arbéroue, que l'on doit le splendide travail de restauration de l'édifice. On remarque tout particulièrement les faux marbres peints en trompe l'œil, aussi vrais que nature. Le chapiteau des colonnes du chœur est constitué de feuilles de palmiers, dans le style feuilles d'acanthes. Il semblerait que ce soit un des rares vestiges de l'église d'origine. Des stèles discoïdales ont été scellées dans le mur latéral Sud de la nef (à l'intérieur de l'église). Sur l'une d'entre elles, datée de 1737, on trouve une croix basque en partie inférieure. Le reste de l'ornementation de ces pierres funéraires est composé de rosaces et de figures géométriques. A l'extérieur de l'église subsiste encore (mais pour combien de temps?) la partie inférieure magnifiquement ornée d'une discoïdale. Le cimetière primitif a entouré l'église jusqu'en 1861, date de la translation des sépultures dans le nouveau cimetière à la sortie du bourg en direction de Bayonne. Nommée église de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie, elle fait partie aujourd'hui de la paroisse Notre Dame du Chemin. Ceci explique que la vierge représentée sur le tableau situé derrière l'autel, tient un bâton à la main, telle un pèlerin. L'évocation en partie inférieure du tableau d'une Vierge à l'enfant et d'une Vierge soutenant le Christ mort, vient renforcer l'évocation du chemin de la vie. On peut lire en partie basse "Gure bideko Ama", ce qui signifie "Notre mère du chemin". A gauche du chœur, nous trouvons un tableau représentant une croix avec un linge pendant, et des clous qui tombent sur fond d'une cité qui évoque Jérusalem. Il s'agit là d'une interprétation de la résurrection du Christ. Sur le côté droit, un tableau lumineux déroule le texte du "Je vous salue Marie" en français et en basque. Son mouvement ascendant lui donne un élan vers les cieux. Les vitraux du chœur représentent les quatre évangélistes, alors que dans les escaliers d'accès à la tribune, deux vitraux beaucoup plus contemporains ont été réalisés par Charles Carrère, maître verrier d'Anglet, né en 1927, qui a travaillé durant une trentaine d'année avec Jean Lesquibe. Un peu plus bas que l'église, en-dessous de la boulangerie, se trouve le presbytère dont la porte d'entrée est surmontée d'une pierre gravée datée de 1783. Elle est ornée de deux étoiles à cinq branches et de deux croix basques entourant une croix surmontée d'une fleur de Lis. En partie inférieure, nous pouvons lire "Lissonde - Pochelu", dans un graphisme approximatif avec des "s" renversés qui témoignent de l'illettrisme probable de son sculpteur. En partie haute du village, en face du château d'eau de la butte Miremont, nous pouvons voir une belle pierre gravée au-dessus de la porte d'entrée d'une maison. Elle porte la mention "DANTIACQ SALLART DE LA COMMUNE DE BARDOS FAIT EN 1826". Le texte, placé dans un cartouche est entouré de deux cœurs, deux rosaces, deux étoiles, une croix basque en partie inférieure et une croix en partie haute. Entre le quartier Lambert et le pont du Labourd (43°27'49,5" Nord - 1°11'21,0" Ouest), on trouve la ferme Larregain dont la porte d'entrée en plein cintre est surmontée de deux très belles pierres gravées. La première est décorée de cœurs et de motifs géométriques circulaires. Par contre celle du dessus, datée de 1745, porte un magnifique Christ aux proportions assez étranges, avec en particulier des oreilles et des mains surdimensionnées. Sur la place du village, on remarque une statue contemporaine nommée "Hélène". Cette oeuvre a été offerte par le sculpteur Benoît Lasserre,qui habitait Bardos, et qui sculptait surtout des femmes. Le Maire lui avait demandé d'évoquer la ruralité au travers de son oeuvre. Hélène porte sa main à l'oreille pour écouter la rumeur... Qui sait si elle la retransmettait ensuite à Monsieur le Maire? Une fontaine a été réalisée en 2006 par Pierre Gauthier-Dubédat, un artiste qui a étudié le dessin et la peinture à l'École d'Art de la ville de Bayonne à partir de 1950, avant d'intégrer l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 1955. Professeur de gravure et de lithographie à l'université de Damas de 1968 à 1974, il est revenu vivre au Pays Basque depuis 1995 après un passage par Madrid et la Bourgogne. Son œuvre est implantée au Nord du château de Salha, à l'extrémité de l'allée de platanes. Au point culminant du village (188m), le château d'eau de la butte de Miremont a été équipé d'un escalier extérieur qui permet d'accéder à une plate-forme circulaire offrant une vue exceptionnelle à 360° sur le Pays Basque, les Landes, la vallée de l'Adour et la chaîne des Pyrénées. Voici quelques sommets visibles depuis ce magnifique belvédère : Montaigu, Pic du Midi de Bigorre, Pène Blanque, Pic de Merlheu, Moulle de Jaout, Monné, Petit et Grand Gabizos, Pic de Ger, Amoulat, Arcizette orientale, Arcizette centrale, Arcizette occidentale, Balaïtous, Frondellas, Montagnon d'Iseye, Lurien, Pic Mardas, l'Embarrère, Pic d'Isabe, Pic de Sesques, Pic du Midi d'Ossau, Layens, Soum d'Ire, Peña Collarada, Oueillarisse, Orgues de Camplong, Soumcouy, Pic d'Anie, Table des Trois Rois, Pic des Trois Rois, Mallo de Acherito, Chinebral de Gamueta, Peña Forca, Kartxila, Chardekagagna (Txardekagagna), Otchogorrigagna, Pic d'Orhy, Saroberri, Occabé, Hocha Handia, Arranohegi, Eltzarruzé, Errozaté en arrière-plan, Mendilatz, Urkulu, Ortzanzurieta, Abarratia, Asto Bizkar, Garralda, Mendimotxa, Adarza, Erréguélu, Baïgura, Ahadi, Adarré à droite du col de Chancho, Antzola, Astate , Autza, Iparla, Irubelakaskoa qui pointe de justesse derrière Gaïnekordokia, Gorramakil et Gorramendi en arrière, Ursuya, Artzamendi, Alkurruntz, Mondarrain avec Ezcondray plus bas sur la droite, Atxulegi, Errebi, Mendaur, Atxuria (appelé aussi Peña Plata), Ibantelli, la Rhune, Peñas de Haya (Trois Couronnes), Ernio, Erlo, Tuc de Sainte Barbe et Jaïzkibel. On peut noter que des outils et des fragments de silex datant de l'époque Paléolithique ont été trouvés sur la butte de Miremont où est implanté le château d'eau. Avec un peu de curiosité et de patience il est possible d'observer de nombreuses espèces d'oiseaux à Bardos. En cliquant sur l'image ci-dessous, vous accèderez à la liste (non exhaustive) des espèces que nous avons la chance de voir jusque dans notre jardin. Au fil de l'an, parcourant routes et chemins du village, on trouve une flore particulièrement riche et diversifiée dont vous aurez un aperçu en cliquant sur l'image ci-dessous. |