Navarre - Aragon - Rioja

Avril/Mai 2019

Samedi 27 avril 2019

Nous quittons Bardos à 10H30 avec Kattin et Sylvain, et nous passons par Bidache, Saint-Palais et Saint-Jean-Pied-de-Port pour rejoindre le col d'Ibañeta à 12H20. Nous nous installons sur le parking qui se trouve derrière la chapelle pour manger (43°01'14,4"" Nord - 1°19'27,6'' Ouest).

Il est 14H30 lorsque nous reprenons la route vers le Sud pour rejoindre le parking de la Foz de Lumbier (42°38'18,7'' Nord - 1°18'27,1'' Ouest) où nous arrivons à 16H00. Nous avons fait une petite halte au bord de la route pour montrer les Orchis pourpres à Kattin et Sylvain.

Le parking de la Foz de Lumbier

Nous faisons une très agréable promenade en marchant pour visiter la Foz de Lumbier, prenant tout notre temps pour observer les vautours avec les jumelles.

La Foz de Lumbier est un profond défilé creusé par le río Irati au travers du massif calcaire de la Sierra de Leyre, au Sud du village de Lumbier. Sa longueur dépasse un kilomètre, et la dénivelée maximum des falaises atteint 140 mètres. Ce site de 40 hectares, a été classé réserve naturelle le 10 avril 1987. Les vautours fauves, mais aussi le percnoptère, le gypaète barbu et l'aigle royal nichent également dans cette réserve.

Pour accèder à cette gorge, il faut traverser un tunnel de 167 mètres de long qui a été creusé dans la roche. Il fut réalisé pour permettre le passage d'un chemin de fer : "El Irati" qui reliait Pampelune à Sangüesa et Aoiz. Cette ligne a fonctionné de 1906 à 1955 pour l'exploitation du bois de la forêt d'Iraty.

La Foz de LumbierLa Foz de LumbierLa Foz de Lumbier

Vautour fauveVautour fauve

Vautour fauveLa Foz de Lumbier

Après avoir traversé un second tunnel de 206m de longueur qui a été creusé en courbe (une lampe de poche peut être utile…), nous allons jusqu'au Pont du Diable appelé également "Puente de Jesús" ou "Puente de la Foz". Nous y accédons par un chemin particulièrement escarpé, mais équipé (en partie) d'une chaîne qui sert de main-courante. Situé au débouché Sud de la Foz de Lumbier, il fut détruit par les troupes françaises en 1812...

Accès au pont du diable...Accès au pont du diable...Arrivée au pont du diable...

Grand Muflier

Nous passons par Liédena et Yesa pour rejoindre le château de Javier où nous arrivons à 18H20  (parking : 42°35'32,6'' Nord - 1°12'58,2'' Ouest).

Javier est situé en plein milieu de la forêt, à 5 km au Sud de Yesa.

Saint François Xavier, patron de la Navarre depuis le XVIIème siècle, naquit le 7 avril 1506 dans ce château du XIIIème siècle. François Xavier était le cinquième fils de Don Juan de Jaso et de Maria de Azpilcueta. Son père, grand seigneur féodal, originaire de Jaxu (près de Saint Jean Pied de Port) était l'une des figures de proue du royaume.

Compagnon de Saint Ignace de Loyola, et fondateur de l'ordre des Jésuites, Saint François Xavier fut le grand apôtre des Indes et de l'Extrême-Orient. Il mourut le 3 décembre 1552, à l'age de 46 ans alors qu'il était en vue de la Chine. Il fut canonisé en 1622, en même temps que Saint Ignace de Loyola. Il est vénéré en Chine, à Macao et à Goa où sont conservés ses restes, dans l'état Indien du Kerala, jusqu'à Yamaguchi, ville japonaise jumelée avec Pampelune. On lui consacre aussi un pèlerinage annuel au mois de Mars, au village de Jaxu, où subsiste, à côté de l'église qui lui est dédiée, la maison natale d'un de ses ancêtres.

Les "javieradas", qui se déroulent au mois de mars, furent instituées en 1940, à une époque où l'Espagne était marquée par les horreurs de la guerre civile. Les Navarrais viennent en pèlerinage pour implorer le Saint afin qu'il préserve la paix en Navarre. Les marcheurs convergent vers Sangüesa, dernière étape avant de rejoindre Javier, berceau sans doute le plus emblématique de la Navarre. À cette occasion, quinze à vingt mille personnes se retrouvent ainsi sur le parvis du château.

Au départ, le château se limitait à une tour de garde, dont l'origine remonterait au XIème siècle. Des murs et des tours furent rajoutés  par la suite. Au XIVème siècle, l'édifice fut partiellement démoli sur ordre du cardinal espagnol Cisneros, qui voulait se venger des deux frères aînés de François Xavier, qui avaient pris le parti du roi de Navarre dans une guerre livrée contre la couronne de Castille...

Le château de Javier 

Nous sommes passés plusieurs fois au château de Javier (qu'il est possible de visiter), mais nous remarquons aujourd'hui, deux modillons particuliers situés au-dessus de la porte d'entrée de l'église. L'un représente un ouvrier à genoux qui travaille avec un burin et un marteau, l'autre semble être un charpentier qui utilise une grosse vrille.

Modillon du château de JavierModillon du château de JavierModillon du château de JavierModillon du château de Javier

Nous passons à proximité de Sangüesa pour arriver sur l'aire de camping-cars de Sos-del-Rey-Católico à 19H20 (42°29'28,2'' Nord - 1°12'49,4'' Ouest). Ce village se trouve au pied de la Sierra de Santo Domingo, dans une région nommée "Cinco Villas", qui se trouve à la frontière entre l'Aragon et la Navarre.

L'aire de camping-cars de Sos-del-Rey-Católico

Sos-del-Rey-Católico est un véritable poste de guet naturel, très tôt romanisé, puis brièvement islamisé, avant de devenir dès le début du XIème siècle, un point stratégique tenu par les chrétiens de Pampelune. Le château fut agrandi par Sancho el Mayor en 1012.

Vers 1094, l'évêque de Saint-Jacques-de-Compostelle, banni de son diocèse par le roi de Castille, vint se réfugier à Sos en compagnie du grand sculpteur Maître Esteban, qui réalisa dans la crypte de l'église, des oeuvres prestigieuses.

Au moment de la séparation de la Navarre et de l'Aragon en 1135, Sos-del-Rey-Católico resta sous l'autorité des rois d'Aragon, même si sur le plan ecclésiastique, la cité dépendait de Pampelune.

C'est à Sos-del-Rey-Católico qu'est né le 10 mars 1452, Ferdinand II (Ferdinand le Catholique), dernier roi d'Aragon et premier roi d'Espagne après son mariage avec Isabelle de Castille.

Sos-del-Rey-CatólicoSos-del-Rey-Católico

Dimanche 28 avril 2019

Nous commençons par faire la grasse matinée, car l'aire de Sos-del-Rey-Católico est particulièrement calme... Un agent municipal passe pour percevoir les 5 euros correspondant au prix de la nuitée. L'utilisation de l'aire de vidange est gratuite, tout comme la possibilité de prendre de l'eau.

Il  est 10H00 lorsque nous partons à pied pour visiter le village.

Un dédale de ruelles nous conduit à la Plaza de la Villa où se trouve l'hôtel de ville qui date du XVIème siècle. Sa façade imposante est superbe, et le dessous de l'avant-toit est magnifiquement ouvragé.

L'hôtel de ville deSos-del-Rey-CatólicoDessous d'avant-toit de l'hôtel de ville deSos-del-Rey-Católico

Nous observons plus particulièrement le "Soportal", une immense arcade où se déroulait le marché au Moyen-age. Nous y observons au point de convergence des arcs intérieurs, une engravure linéaire qui représente la "vara aragonesa" ou "vara jaquesa", une mesure de longueur qui fut utilisée jusqu'au XIXème siècle.

Le "Soportal"Une engravure linéaire qui représente la "vara aragonesa"

Nous poursuivons notre visite en rejoignant l'église San Esteban où nous accédons par une galerie voûtée. Le portail principal exposé au Nord a subi les outrages du temps, mais il présente un tympan où figure un Christ en majesté, entouré des symboles des évangélistes. De part et d'autre, des statues-colonnes représentent Saint Jean présentant l'évangile, un évêque, et saint Vincent (ou Saint Laurent) avec le gril de son martyre. Les statues qui se trouvent sur le côté droit sont beaucoup plus détériorées, elles représentent un roi, le reine Estefania et San Pelayo avec sa barbe...

Statue colonne de l'église San EstebanPortail de l'église San Esteban

À l'intérieur, nous apprécions tout particulièrement l'orgue polychrome. Un très beau Christ et les fonds baptismaux retiennent également notre attention. C'est ici que fut baptisé Ferdinand le Catholique.

Nous descendons par un escalier hélicoïdal, à la crypte (du XIème siècle), où nous pouvons observer (photos interdites) des fresques gothiques.

Nous observons attentivement les chapiteaux réalisés par le Maître Esteban. L'un d'entre eux représente deux femmes accroupies, robes relevées au-dessus des genoux et jambes écartées, alors que leurs mains serrent des mèches de cheveux. Attitude de désespoir ou de provocation, l'interprétation de ce chapiteau reste énigmatique... Un autre chapiteau porte un couple d'oiseaux aux cous entrelacés et qui semblent se mordre les pattes.

Tout au long de notre parcours dans les ruelles escarpées de la cité, nous admirons les portes les heurtoirs et les blasons qui donnent un caractère médiéval très agréable à ce joyaux de l'Aragon.

Palais de los SadaBlason daté de 1762 sous un avant-toit

Nous revenons au camping-car pour manger et nous partons par la A-127 en direction du Sud, pour bénéficier d'un magnifique point de vue sur les Pyrénées enneigées au niveau de l'intersection avec la CV-841 qui part à gauche en direction d'Uncastillo : Puerto de Sos ( 42°27'47,5'' Nord - 1°13'00,9'' Ouest). Nous prenons le temps de profiter de ce superbe panorama avec en particulier le Visaurin, le Pic d'Aspe, la Collarada et la Peña Telera.

Les jeunes font demi-tour pour rentrer car demain ils reprennent le travail, tandis-que nous continuons par Castiliscar, Sádaba, Carcastillo et Mélida.

Juste avant de passer à Mélida, nous avons la surprise de voir des dizaines de cigognes qui se restaurent dans un champ au bord de la route...

CigognesCigogne

Nous faisons une halte pour aller voir l'enceinte fortifiée de Rada qui se trouve au sommet d'une immense butte : 42°20'28,5'' Nord - 1°37'02,2'' Ouest.

L'enceinte fortifiée de Rada qui se trouve au sommet d'une immense butteL'enceinte fortifiée de Rada qui se trouve au sommet d'une immense butte

Cette enceinte a joué un rôle stratégique dans la défense du royaume de Navarre, jusqu'à ce qu'il soit rasé en 1455 au cours d'une guerre civile en Navarre. Nous percevons l'emplacement des rues et la structures des habitations médiévales. Au sommet se trouve encore les vestiges du donjon, entouré par un fossé dont les flancs ont été confortés en maçonnerie.

Vestiges du donjon de l'enceinte fortifiée de Rada

Seule la chapelle San Nicolas a été préservée. Elle présente deux chrismes, l'un sur la porte Est, l'autre sur le clocher. Nous repérons quelques marques de tâcherons sur les murs.

La chapelle San Nicolas de RadaChrysme sur la chapelle San Nicolas de RadaMarque de tâcheron sur la chapelle San Nicolas de Rada

Nous distinguons au Sud, le sommet du Moncayo qui est encore légèrement enneigé...

Le sommet du Moncayo qui est légèrement enneigé...

Nous passons par Caparroso et Valtierra pour rejoindre Arguedas (17H15) où nous allons nous installer sur une des dernières places de l'aire de camping-cars : 42°10'26,2'' Nord - 1°35'30,8'' Ouest (aire gratuite).

L'aire de camping-cars d'ArguedasL'aire de camping-cars d'Arguedas

Nous allons visiter les vestiges d'habitations troglodytes qui se trouvent juste au-dessus de l'aire de stationnement. L'accès est libre et gratuit, et des chemins ont été aménagés pour les visiter. Certaines pièces sont encore peintes, et nous trouvons quelques vestiges de fours ou de cuisinières, donnant une âme à ce site original et très intéressant.

Les grottes d'Arguedas datent de la fin du XIXème siècle quand les habitants du village qui ne pouvaient pas se permettre d'acheter une maison y trouvèrent un abri. De nombreuses habitations comportaient un grenier et un corral, car la plupart des propriétaires étaient des agriculteurs. Si en 1940, 52 grottes-habitations étaient recensées, elles furent abandonnées dans les années 60 suite à la construction de logements sociaux. Ces habitats semi-naturels auraient pu être qualifiés de bioclimatiques, car ils sont à température constante comprise entre 18 et 22 degrés, hiver comme été...

Les troglodytes d'ArguedasTtroglodyte à ArguedasTtroglodytes à Arguedas

Ttroglodyte à ArguedasTtroglodyte à ArguedasTtroglodyte à Arguedas

Lundi 29 avril 2019

Nous avons passé une excellente nuit, et sommes réveillés à 8H00 par l'alarme du réfrigérateur qui n'a plus de gaz... Nous pensons déja partir en urgence à Tudela pour faire le plein de GPL, mais il me suffit de changer la position du détendeur pour amorcer la seconde bouteille qui est pleine (je préfère la manipuler manuellement pour éviter la panne en position automatique lorsque les deux bouteilles sont vides...).

Nous déjeunons donc tranquillement et faisons la vidange des eaux grises et usées avant de partir pour Tudela où nous stationnons à 10H00 sur des places réservées pour les camping-cars, dans un grand parking gratuit à côté du centre-ville : 42°03'32'' Nord - 1°36'40'' Ouest.

Nous rejoignons directement la cathédrale Santa Maria qui fut édifiée à l'emplacement d'une ancienne mosquée. Nous commençons par visiter le merveilleux cloître roman qui fut construit entre 1180 et 1200. Des 58 chapiteaux qui ornaient le cloître à l'origine, 16 ont complètement disparu. Il en reste 24 dans un état de conservation exceptionnel. ils représentent surtout des scènes religieuses en style byzantin, mais aussi des scènes du quotidien de l'époque et des représentations symboliques avec des animaux et des créatures fabuleuses. La visite est rendue particulièrement intéressante par le document qui nous est remis lorsque nous achetons les billets d'entrée (3 euros pour les retraités de 65 ans et plus).

Cloître de la cathédrale de Tudela

Les noces de Cana La résurrection de Lazare La trahison de Judas Le dernier repas
L'arrestation de Jesus L'apparition aux trois Marie Les pèlerins d'Emmaüs L'ascension du Christ
Saint Paul sur le chemin de Damas Martyre de Saint Laurent Translation de Saint Jacques Daniel dans la fosse aux lions
Cloître de la cathédrale de Tudela Cloître de la cathédrale de Tudela
Cloître de la cathédrale de Tudela Chasse à l'ours Vautours dévorant des lièvres Cloître de la cathédrale de Tudela

Nous visitons discrètement l'intérieur de la cathédrale, car une cérémonie est en cours. Nous admirons une superbe statue de la Vierge blanche qui date du XIIème siècle, ainsi qu'un retable étonnant qui se trouve dans une chapelle sur la droite.

Cathédrale de TudelaRetable - Chapelle cathédrale de TudelaVierge blanche - Cathédrale de Tudela

Nous ne manquons pas d'aller observer en détail la porte Ouest nommée "Porte du jugement dernier" où les bons sont situés côté gauche et les mauvais côté droit... On trouve donc sur le côté gauche, le paradis et les récompenses des justes, alors qu'à droite sont représentés l'enfer et les péchés, parmi lesquels se détachent la luxure, l'avarice, la gourmandise et le blasphème.

Cathédrale de Tudela : porte du jugementCathédrale de Tudela : porte du jugement

Cathédrale de Tudela : porte du jugement (les bons...)Cathédrale de Tudela : porte du jugement (les bons...)Cathédrale de Tudela : porte du jugement (les mauvais...)Cathédrale de Tudela : porte du jugement (les mauvais...)

Nous parcourons la cité avant de rentrer au camion en passant par la superbe Plaza de los Fueros.

TudelaTudela : Plaza de los Fueros

Nous reprenons la route à 11H50, passant par Cintruénigo et Fitero pour rejoindre Igea où nous nous installons en contre-bas du village devant une aire de loisirs : 42°04'11'' Nord - 2°00'27'' Ouest.

IgeaIgea

Les nids de cigognes se trouvent juste à côté de nous, et nous en profitons pour leur tirer des portraits...

CigognesCigogne

Après avoir dégusté une bonne choucroute, nous partons en vélo sur une belle piste qui se faufile entre les vignes et les plantations d'arbres fruitiers, pour aller voir l'Era del Peladillo (42°05'02,0'' Nord - 2°02'32,4'' Ouest), un gisement de traces de dinosaures qui occupe une surface de 2100m2 et contient 1766 empreintes.

Sur la piste de l'Era del PeladilloSur la piste de l'Era del Peladillo

Arrivée à l'Era del PeladilloL'Era del Peladillo

Un immense dinosaure représenté grandeur nature semble garder le site... Il s'agit d'un "baryonyx", pourvu museau étroit et allongé (jusqu'à 1,20m). Il était au moins partiellement piscivore, c'est à dire qu'il mangeait des poissons, mais il était aussi carnivore et se nourrissait d'autres dinosaures... Il mesurait environ 9m et pesait plus de 2 tonnes ! Ses bras étaient très puissants et ses pattes munies d'une grande griffe pouvant atteindre 30cm de long.

Représentation d'un "baryonyx"Représentation d'un "baryonyx"

Cependant, nous sommes déçus car ces empreintes ne sont pas très visibles et le site n'est pas vraiment bien entretenu... Seule la balade en vélo de 8km aller-retour valait vraiment la peine...

Empreintes de dinosaureEmpreintes de dinosaureEmpreintes de dinosaure

Empreinte de dinosaure

Nous traversons le village en vélo, observant au passage quelques belles maisons blasonnées, et nous continuons en direction de Cornago pour aller voir l'arbre fossile. Finalement nous faisons demi-tour, et nous avons la chance d'observer des guêpiers d'Europe. Nous voyons aussi leurs nids qui se trouvent dans un talus, à proximité d'un petit cours d'eau : 42°03'32,4'' Nord - 2°01'00,3'' Ouest.

Nids de guêpiers d'europeGuêpiers d'europe

Guêpiers d'europeGuêpiers d'europeGuêpier d'europe

Guêpier d'europeGuêpier d'europeGuêpiers d'europe

Après avoir rechargé les vélos dans la soute du camping-car, nous repartons à 16H00 en direction de Cornago.

Nous faisons une courte halte pour aller voir l'arbre fossile d'Igea qui se trouve sur la droite de la route à 3km d'Igea, au point : 42°03'05,1'' Nord - 2°01'57,2'' Ouest. Ce tronc date de l'aire secondaire, ce qui lui confère l'age respectable de 120 millions d'années... Il ne fut découvert qu'en 1986, et il est protégé des intempéries par un abri métallique.

L'arbre fossile d'IgeaL'arbre fossile d'Igea

Après Cornago, nous nous arrêtons encore un instant pour prendre une photo des ruines du village de Turruncún.

Turruncún

L'arrivée sur Arnedo est très belle, avec le château qui domine la petite cité, mais hélas les bâtiments industriels qui se trouvent en-dessous n'engagent pas à faire des photos...

Herce nous inciterait bien à nous arrêter pour visiter, mais il est difficile de s'arrêter sans avoir anticipé, et  nous préférons programmer la visite pour demain. D'ailleurs, un ermitage implanté au sommet des falaises qui surplombent le village nous donne quelques idées de randonnée...

Il est 17H45 lorsque nous nous installons sur l'aire de camping-cars d'Arnedillo : 42°12'50,8'' Nord - 2°14'23,1'' Ouest.

Il nous suffit de sortir les jumelles pour observer les vautours posés sur les crêtes environnantes...

ArnedilloVautours fauves

Mardi 30 avril 2019

Nous débutons la journée sous un grand beau temps, et nous attendons le passage de l'agent municipal pour nous acquitter des 10 euros correspondant au prix de notre nuitée. Cette aire magnifiquement aménagée au-dessus du village est parfaitement calme, de plus, la propreté du local sanitaire est remarquable. Nous nous mettons en route à 9H00, mais nous faisons déjà une halte à la sortie (Nord) du village pour observer les vautours.

Vautours fauves

Vautour fauveVautour fauveVautour fauve

Nous nous arrêtons à Herce avec l'intention de visiter le village niché au pied des falaises de couleur rouge, percées de nombreuses cavités, vestiges d'habitations troglodytes.

Des panneaux indiquent : "Mirador del Castillo", "Torre fortaleza XIIIème siècle" et "Ermita San Salvador XVIème". Il ne nous en faut pas moins pour nous inciter à entreprendre une petite randonnée pour aller découvrir ces lieux, d'autant que nous pouvons voir l'ermitage perché à la pointe d'un éperon rocheux au-dessus du village.

Le village de Herce niché au pied des falaises de couleur rouge, percées de nombreuses cavités, vestiges d'habitations troglodytes.Vestiges d'habitations troglodytes au-dessus du village de HerceNous pouvons voir l'ermitage perché à la pointe d'un éperon rocheux au-dessus du village.

Partis à 9H50, il ne nous faut que 40 minutes pour atteindre l'ermitage de "El Salvador" en suivant une piste parfaitement bien balisée. Depuis le "Mirador del Castillo" qui se trouve à côté de l'ermitage,  le point de vue sur la vallée du Cidacos est splendide. Nous avons en face de nous (au Sud-sud-est) la Peña Isasa où nous étions monté au mois d'août 2015. Plein Sud, nous pouvons également distinguer le village de Prejano où nous nous rendrons cet après-midi en vélo par une voie verte qui le relie à Arnedillo.

HerceNous avons en face de nous (au Sud-sud-est) la Peña IsasaLa vallée du Cidacos

Nous pouvons distinguer le village de PrejanoPrejano

Les vestiges actuels de l'ermitage de "El Salvador" date du XVIIIème siècle, mais il est mentionné depuis le XVIème. Il a été restauré en 1971 par les habitants de Herce. Chaque année, un pèlerinage est célébré au mois de mai, le dimanche précédant le jeudi de l'Ascension. Il débute par une marche jusqu'à l'ermitage, suivi d'une messe et d'un repas partagé par les habitants de Herce.

L'ermitage de "El Salvador" et la vallée du CidacosVue plongeante sur Herce

Au retour, nous passons dans les rues du village où nous remarquons quelques beaux blasons sur les façades, et des tresses de piments qui sèchent au soleil.

Blason à HerceDespiments qui sèchent au soleil à HerceBlason à Herce

Nous passons devant l'église San Esteban (qui est fermée), sur laquelle nous remarquons les boules placées en décoration sous l'avant-toit et autour d'une baie circulaire de la façade Sud. Nous repérons aussi la trace d'un cadran solaire.

Baie circulaire de la façade Sud de l'église San Esteban d'Herce

Nous prenons aussi le temps d'observer les hirondelles qui viennent au nid pour nourrir leur progéniture.

HirondelleHirondelle

Nous achetons du pain et une bouteille de vin de la Rioja sans étiquette et non cachetée... La commerçante nous assure qu'il est très bon (ce qui s'avèrera tout à fait vrai). Elle nous recommande de revenir le week-end prochain pour la fête de la "Cebolla asada" en nous donnant le programme, et en nous précisant que nous pourrons y déguster l'oignon frais grillé (gratuitement) avec la population locale ! Quel accueil ! Nous avons acheté du pain, du vin, du lomo et des mandarines pour un prix défiant toute concurrence : 7 euros !

Nous mangeons dans le camping-car avant de rejoindre Arnedo.

Il nous faut arpenter des ruelles étroites et très pentues pour atteindre le Castillo qui domine la cité. Nous ne pouvons pas le visiter car il n'est ouvert au public que le samedi à 16H00 et le dimanche à 12H00. Son emplacement stratégique lui permet de dominer toute la vallée de Cidacos et facilite la communication avec les six autres châteaux de la région : Enciso, Arnedillo, Prejano, Herce, Quel et Autol.

Les premières constructions défensives construites sur la colline où se trouve aujourd'hui le château remontent à l'époque romaine. Cependant, on considère que le Castillo d'Arnedo est d’origine musulmane. Il était mentionné dans les chroniques arabes comme point de défense contre les chrétiens. Au cours de l'occupation arabe (VIIIème siècle), Arnedo dirigeait l'une des 26 provinces d'Espagne. C'est la famille des Banu Casi (descendants du comte wisigothique Casius, converti à l'islam après l'arrivée des musulmans) qui domina ces terres pendant trois siècles (de 723 à 923). Le membre le plus en vue de cette lignée était Muza Ibn Muza (le légendaire seigneur de Moor Muza) d'Arnedo, qui s'est proclamé troisième roi d'Espagne, avec Abderramán II et le roi des Asturies. 

Le château d'Arnedo est passé des mains arabes à celles des chrétiens et vice-versa plusieurs fois au cours de la Reconquête. Par la suite, les seigneurs successifs d'Arnedo occupèrent le château jusqu'au XVème siècle avant de déménager leur résidence dans le palais qu'ils avaient construit au centre de la ville. Le château a commencé à s'effondrer et il semble que ce n’est qu’au XIXème, avant l’offensive des Carlistes, que le château a été partiellement reconstruit. En 1870, le mur Sud s’est effondré, et c'est alors que la ruine et le pillage de ses matériaux ont débuté. Heureusement, il a fait l'objet d'importants travaux de consolidation et de restauration qui ont été achevés au mois de septembre 2018.

Montée en direction du Castillo de ArnedoFigues de Barbarie

ArnedoLe Castillo de Arnedo

Le château d'Arnedo à l'origineLe château d'Arnedo à l'origine

Nous sommes de retour au camping-car à 14H30, et nous décidons de repartir en direction d'Arnedillo pour rester une journée de plus dans la région.

Avant d'arriver à Arnedillo, nous nous garons sur la droite environ 500m après le premier pont qui enjambe le río Cidacos (42°13'03,0'' Nord - 2°13'32,9'' Ouest). Nous enfourchons nos vélos à 15H00 et nous n'avons qu'à traverser la route pour prendre la voie verte qui va nous conduire jusqu'à Préjano. Cette voie a le mérite d'exister, mais elle est mal entretenue. La petite route parallèle (LR-382) que nous avons suivie au retour s'est avérée bien plus agréable...

Vois verte de PréjanoVois verte de PréjanoVois verte de Préjano

Les points de vue sur la vallée du río Cidacos et sur les falaises qui dominent Santa Eulalia et Herce sont superbes.

La vallée du río CidacosLa vallée du río Cidacos

Nous voyons très bien l'ermitage de "El Salvador" où nous sommes montés en matinée. Nous avons aussi la Peña Isasa en face de nous à l'aller.

L'ermitage de "El Salvador" et le Mirador del Castillo de HerceNous voyons très bien l'ermitage de "El Salvador"

Nous avons aussi la Peña Isasa en face de nousArrivée à Préjano

Lorsque nous arrivons à Préjano à 15H37, nous franchissons un petit tunnel qui servait autrefois pour une voie ferrée destinée à l'exploitation d'une mine de charbon. Cette mine a périclité et n'a fonctionné que durant une vingtaine d'années.

PréjanoPréjano

Il est 15H50 lorsque nous parvenons à l'extrémité de la voie verte, où une aire de détente ombragée est aménagée avec des tables et des bancs.

Un panneau indique que nous sommes au point de départ du sentier historique qui relie en 10,200km Préjano à Enciso en suivant le "Barranco de la Puertas", et le "Barranco Valdefuertes". Le dénivelé positif est de 384m et le négatif de 353m. Le temps estimé pour la liaison entre les deux villages est de 4H00. Nous pourrons peut-être mettre ce sentier au programme d'un de nos prochains passages dans la région...

Panneau sentier historique Préjano - Encisodépart du sentier historique Préjano - Enciso

Mais un autre panneau annonce le gisement de traces de dinosaures de Valdemurillo à 20 minutes dans la même direction... Pendant que Christiane reste pour se reposer à l'ombre, je m'engage sur le sentier balisé en bleu et blanc. Après un passage sous roche dominant une cascade du río Ruesca, un premier site me permet de découvrir les empreintes d'un grand herbivore.

Passage sous roche au-dessus d'une cascade du rio RuescaLes empreintes d'un grand herbivore

La mise en valeur et l'entretien du site laissent vraiment à désirer, et je continue en direction d'un second gisement annoncé à 6 minutes... Je marche (et parfois je cours) sur un beau sentier qui présente quelques portions qui ont été pavées. Je voie de nombreuses grenouilles qui sautent dans l'eau à mon arrivée, et j'admire quelques très beaux spécimens d'Amélanchier en fleurs... Au bout d'un quart d'heure, je décide de faire demi-tour sans avoir trouvé le second gisement...

Un beau sentier qui présente quelques portions qui ont été pavées

Comme je l'indiquais ci-dessus, nous rentrons par la route (LR-382) où il n'y a absolument aucune circulation, et nous sommes de retour au camping-car pour 17H15.

Nous rentrons par la route (LR-382)Nous rentrons par la route (LR-382)

Nous revenons nous installer sur l'aire de camping-cars d'Arnedillo (42°12'50,8'' Nord - 2°14'23,1'' Ouest) pour y passer une seconde nuit.

Comme les jambes fourmillent encore un peu, je pars faire un tour sur le sentier qui grimpe dans le vallon au-dessus de l'aire de camping-cars. Je trouve quelques superbes pieds d'Hellébore fétide, mais j'atteins surtout un très beau point de vue sur Arnedillo avec la Peña Isasa en arrière-plan.

Arnedillo et l'aire de camping-cars au premier planArnedillo et la Peña Isasa

 

Mercredi 1er mai 2019

Nous quittons Arnedillo à 8H20, après le passage de l'agent municipal qui vient nous faire payer les 10 euros de notre nuitée. Il faut souligner au passage la gentillesse de ce monsieur qui parle français, car il a travaillé en France.

Nous repassons par Herce et Arnedo avant de passer à Quel, un très beau village qui se trouve au pied de falaises impressionnantes.

Nous faisons une halte à Autol sur un petit parking qui se trouve sur la droite avant de traverser le second tunnel de la LR-115 (42°12'53,1'' Nord - 2°00'31,1'' Ouest). Nous sommes au bord d'un petit lac dominé par des monolithes spectaculaires où nichent de nombreuses cigognes, en plein cœur du village.

Monolithe à AutolMonolhite surmonté d'un nid de cigogne à Autol.Nid de cigogne à Autol.Monolithes à Autol

Il est 9H15 lorsque nous repartons par Calahorra, Lerín et Larraga  pour rejoindre Artajona où nous allons nous garer à 10H45 sur un grand parking au Nord de l'enceinte fortifiée nommée "El Cerco" (42°35'33'' Nord - 1°45'59'' Ouest).

Dotées à l'origine de 14 tours crénelées, les murailles n'en conservent que 9. Fondé par les chanoines de Saint Sernin de Toulouse entre 1085 et 1109, ce site a connu de nombreuses batailles car il fut convoité par les rois, les seigneurs et le clergé.

ArtajonaArtajona

Nous visitons l'église forteresse Saint Saturnin, construite au XIIIème siècle, dont la toiture est conçue pour récolter l'eau de pluie qui descend par une conduite adossée à la façade Sud, jusqu'à une citerne qui se trouve sous l'église.

Toiture de l'église d'Artajona (photo du site de la mairie d'Artajona) La conduite adossée à la façade Sud
Photo du site de la mairie d'Artajona La conduite adossée à la façade Sud

Le portail gothique monumental est remarquable avec ses 12 archivoltes richement décorées qui encadrent le tympan. Celui-ci est consacré à Saint Saturnin.

En partie supérieure, le Saint est représenté sur un taureau, avec une crosse, et bénissant une jeune femme agenouillée, alors qu'un genre de dragon sort de l'oreille de celle-ci. Il s'agit de la représentation du miracle de saint Saturnin, expulsant le démon du corps de cette jeune fille. Les personnages latéraux sont la reine Juana de Navarre et son mari Felipe el Hermoso.

En partie inférieure, quatre scènes évoquent le martyre de Saint Saturnin. Dans la première, il refuse d'adorer une statue d'un dieu païen, dans la seconde il est battu par cinq hommes, dans la troisième il est traîné par un taureau, et dans la dernière, il est recueilli par des personnes pieuses qui le mettent sur son lit de mort.

Le portail gothique monumental de l'église Saint Saturnin d'ArtajonaLe tympan de l'église d'Artajona

À l'intérieur, nous admirons le splendide retable gothique polychrome réalisé entre 1505 et 1515. 

Vitrail de l'église Saint Saturnin d'ArtajonaLe retable de l'église Saint Saturnin d'ArtajonaLe retable de l'église Saint Saturnin d'Artajona

Détail du retable de l'église Saint Saturnin d'ArtajonaDétail du retable de l'église Saint Saturnin d'Artajona

Nous enfourchons nos vélos à midi, pour aller voir deux dolmens qui se situent à 4km au Nord d'Artajona.

Les dolmens d’Artajona constituent un exemple unique de la culture mégalithique de Navarre car, bien qu’ils soient nombreux dans la région montagneuse où ils se caractérisent par leur petite taille. Ces dolmens sont les plus grands et les plus méridionaux de Navarre. Ce sont deux dolmens de type "corridor" composés de grosses pierres (mégalithes) qui ont été découverts et excavés dans les années 50. Ni l'un ni l'autre n'est pourvu de couverture car à l'origine, ils étaient recouverts de branches et de terre. Autour de ces dolmens ont été trouvés des colliers de perles, des pointes de flèches, des poinçons en cuivre, des boutons, de la poterie et des haches. Ces pièces sont aujourd'hui exposées au musée de Navarre.

Le premier, "Portillo de Eneriz", se trouve au bord d'une piste carrossable : (42°37'31,4'' Nord - 1°45'05,0'' Ouest). Il est constitué de plusieurs mégalithes disposés en forme de couloir, divisé en deux chambres séparées par une dalle présentant une ouverture arrondie en partie inférieure.

Dolmen "Portillo de Eneriz"Dolmen "Portillo de Eneriz"Dolmen "Portillo de Eneriz"

Nous faisons 500m de plus en vélo, et escaladons un sentier escarpé en forêt pour atteindre, 250m plus loin, le dolmen de la "Mina de Farangortea" : (42°37'23,1'' Nord - 1°44'43,9'' Ouest).

Départ du sentier du dolmen de la "Mina de Farangortea"Vue sur Artajona

Le dolmen de la "Mina de Farangortea"Le dolmen de la "Mina de Farangortea"Le dolmen de la "Mina de Farangortea"

Le début de la descente de la piste en vélo donne quelques émotions à Christiane, mais il est vrai qu'elle ne dispose pas d'un VTT comme moi...

Retour en direction d'ArtajonaArrivée à Artajona

Nous sommes de retour au camping-car pour manger sur le parking d'Artajona à 13H30.

Départ en direction de Mendigorria et Puente-la-Reina à 14H45.

Nous faisons une dernière halte pour aller visiter la merveilleuse chapelle Sainte Marie d'Eunate, une église romane datée de 1170, perdue dans la nature : (42°40'20,6'' Nord - 1°45'41,4'' Ouest). Sa forme octogonale entourée d'un cloître pourrait faire penser à une origine templière, mais elle provient plutôt des Chevaliers de Saint Jean de Jérusalem ou Hospitaliers, qui assuraient le gîte des pèlerins de Saint Jacques.

La chapelle Sainte Marie d'Eunate

Elle est principalement éclairée par des oculus insérés dans la voûte, et par des fenêtres en albâtre. Son portail septentrional est composé d'archivoltes soutenues par des chapiteaux présentant des figures humaines et des monstres imaginaires. La Vierge d'Eunate qui se trouve à l'intérieur est très belle.

La chapelle Sainte Marie d'EunateLa Vierge d'Eunate

Chapiteau du portail de la chapelle Sainte Marie d'EunatePortail de la chapelle Sainte Marie d'EunateChapiteau du portail de la chapelle Sainte Marie d'Eunate

Modillons sur la chapelle Sainte Marie d'EunateModillons sur la chapelle Sainte Marie d'Eunate

À l'extérieur, nous pouvons observer de nombreuses marques de tâcherons, ainsi que les restes d'un cadran solaire.

Marques de tâcherons sur la chapelle Sainte Marie d'EunateMarques de tâcherons sur la chapelle Sainte Marie d'Eunate

Nous reprenons la route par Pampelune et le col de Roncevaux, avant de nous arrêter à Arnéguy pour faire quelques provisions à la "Venta Peyo" (43°07'02'' Nord - 1°16'16'' Ouest).

Nous sommes de retour à Bardos à 19H15, au terme d'un périple de 708km.

 

Nos sorties

Camping-car

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