Jaca et ses environs

Michel - Michèle, Jean Pierre - Évelyne, Jacques - Marie Hélène, Michel - Marie Claire, Jean Paul - Christiane

Jeudi 11 novembre 2010

Nous quittons Bardos à 9H00 et partons pour Oloron où nous retrouvons Jean Pierre et Évelyne devant la cathédrale Sainte Marie. Nous prenons le temps d'admirer son extraordinaire portail roman, dernier reste du premier édifice construit  sur des vestiges gallo-romains à partir de 1102, date du retour de croisade du seigneur de Béarn, Gaston IV le Croisé.

Le tympan est orné d'une superbe représentation de la descente de la croix.

Portail de la cathédrale d'OloronTympan du portail de la cathédrale Sainte Marie d'Oloron

La première voussure pourrait être comparée à une véritable bande dessinée évoquant les activités humaines de l'époque: chasse au sanglier, pêle-porc, vendanges, pêche au saumon, fabrique de sabots, tonnellerie, etc...

La voussure extérieure représente les vingt-quatre vieillards de l'Apocalypse tenant en main des instruments de musique et des flacons. L'agneau pascal est représenté sur le claveau central de cette voussure.

Détail des voussures.Sabotier et tonnelier

Nous portons une attention particulière au pilier central, soutenu par des maures enchaînés, condamnés à soutenir le portail de la cathédrale pour l'éternité...

Les maures, enchaînés, comdamnés à soutenir le portail de la cathédrale pour l'éternité...

En 1999, cette cathédrale a été inscrite par l'Unesco, au Patrimoine Mondial de l'Humanité.

Nous remontons la vallée d'Aspe pour franchir le tunnel du Somport. Versant Sud, nous faisons une halte à la tour des fusiliers, petit édifice militaire de fortification de la fin du XIXème siècle, construit sur ordre de Felipe II pour défendre la frontière, car il craignait une invasion des français.

Tour des fusiliers

Un peu plus bas, à 500m environ de Canfranc, nous allons voir sur la gauche, l'ancien "Pon Nou" (pont neuf), aussi appelé "Puente de Canfranc", "Puente de Abajo" et "Puente del Cementerio", car il se trouve en effet à côté du cimetière.

Il n'est pas aisé de lire sur la pierre gravée, placée sur la rambarde, l'inscription "RAMON ME FECIT 1599". Il s'agit de Ramón de Argelas, maître tailleur de pierre d'Izeste en vallée d'Ossau, qui fut chargé de reconstruire le pont médiéval d'origine détruit par une crue, et qui s'était engagé à terminer les travaux en onze semaines.

"Pon Nou"Pierre gravée sur la rambarde du "Pon Nou".

Sept kilomètres plus bas, nous prenons la HUV2201 sur la droite pour passer à Aratorés avant de franchir le "Collado de la Sierra". Un kilomètre au-delà de Borau, nous prenons une petite route sur la droite qui nous conduit encore un kilomètre plus loin, à l'ermitage San Adrián de Sasabe, superbe édifice de style roman-lombard.

Situé à la confluence de deux cours d'eaux, cet ancien monastère de l'époque wisigothique est resté durant des siècles, englouti par les apports alluviaux. Il fut restauré au cours des années 1957 à 1961.

L'ermitage San Adrián de Sasabe.L'abside semi-circulaire en cul-de-four est décorée d'une quinzaine de petits arcs lombards.

Durant le haut Moyen Age, ce monastère dont seule l'église a été conservée, fut siège épiscopal, à l'époque où Huesca était sous la domination musulmane. On pense qu'il abrita le Saint-Graal (le calice qu'utilisa Jésus au moment de la Cène avec ses apôtres), avant que celui-ci ne poursuive son périple à San Juan de la Peña, puis à Valence.

L'abside est décorée d'une quinzaine de petits arcs lombards, dont la partie inférieure est ornée de diverses sculptures. On remarque en particulier, une superbe croix tenue par des mains, symbole du martyr de San Adrián. Une tête sculptée évoque l'évêque Sancho de Larrosa (petit village à proximité d'Iguacel, aujourd'hui abandonné, que nous irons voir le samedi).

Une tête sculptée évoque l'évêque Sancho de LarrosaUne croix tenue par des mains, symbole du martyr de San Adrián.

Nous revenons au village de Borau, dominé par l'église sainte Eulalie qui date du XVIème. Nous allons manger à l'auberge où nous sommes très bien reçus, avant d'aller faire un tour à pied dans le village.

Eglise Sainte Eulalie de Borau.Eglise Sainte Eulalie de Borau.Tableau représentant le village de borau, à l'intérieur du restaurant.

Les maisons en pierres sont surmontées de nombreuses cheminées. Nous remarquons aussi les jolies plaques de rues en céramique.

Clé de voûte avec un coeur percé de deux flêches.Les maisons en pierres sont surmontées de nombreuses cheminées.Heurtoir.

Nous revenons sur nos pas, et descendons jusqu'à Jaca où nous stationnons à proximité de la Citadelle.

La citadelle de Jaca est une construction pentagonale, avec un rempart défensif et des tours dans chaque angle, reliées par des chemins de ronde. Sa construction commença en 1595, sur le modèle de plan réalisé par Tiburcio Spanoqui et se termina au XVIIIème siècle. A ce jour, seules deux citadelles de type pentagonal sont intégralement conservées: celle de Liège en Belgique, et celle de Jaca.

La citadelle de Jaca.

Nous allons directement visiter la cathédrale San Pedro, dont le portail occidental est protégé par un vaste porche.

Le tympan est décoré d'un chrisme entouré de deux lions.

Le tympan de la cathédrale de Jaca est décoré d'un chrisme entouré de deux lions.

A gauche, un homme lutte contre la tentation symbolisée par un serpent, s'agenouille devant le lion symbolisant le Christ, qui le protège et écrase le reptile. Au-dessus du lion, une inscription indique: "PARCERE STERNENTI LEO SCIT CHRISTUSQUE PETENTI" ce qui veut dire: "Le lion sait épargner celui qui est étendu à terre, et le Christ celui qui l'implore".

A droite, une patte du lion écrase des bêtes fantastiques qui représentent le péché. Au-dessus du lion, une inscription indique: "IMPERIUM MORTIS CONCULCANS EST LEO FORTIS" ce qui veut dire: "Il est le lion fort qui foule à ses pieds l'empire de la mort".

Un homme lutte contre la tentation symbolisée par un serpent, s'agenouille devant le lion symbolisant le ChristUne patte du lion écrase des bêtes fantastiques qui représentent le péché

A la base du tympan, on trouve une autre inscription latine: "VIVERE SI QUERIS? QUI MORTIS LEGE TENERIS? HUC SUPLICANDO VENI? RENUENS FOMENTA VENENI? COR VICIIS MUNDA? PEREAS NE MORTE SECUDA"  ce qui veut dire: "Si tu cherches à vivre, toi qui est tenu par la loi de la mort, viens ici en suppliant, renonçant aux nourritures empoisonnées, purifie ton cœur de ses vices, afin de ne pas mourir d'une seconde mort".

Le portail Sud a été recomposé au XVIème siècle, il est précédé d'un porche supporté par des chapiteaux qui proviennent probablement du cloître de la cathédrale. L'un d'entre eux évoque le roi David et ses musiciens.

Le portail Sud est précédé d'un porche supporté par des chapiteaux.

Le roi David et ses musiciens.Le roi David et ses musiciens.

 

Nous continuons notre visite par le Musée Diocésain, qui fut inauguré en 1970 dans les dépendances du cloître de la cathédrale. Les fonds  proviennent de différentes localités du diocèse de Jaca. Il s'agit de sculptures, de peintures murales, de peintures sur bois et de petits objets d’usage liturgique d'une grande valeur historique et artistique. On y trouve en particulier les peintures de l'église de Bagüés qui datent de la fin du XIème siècle, qui furent détachées de leur support d'origine pour être transférées sur des tableaux, placés sur une structure qui reproduit la configuration initiale de l'église.

Nous apprécions particulièrement la superbe grille d'autel en provenance de l'ermitage Santa Maria de Iguácel.

Dans les chapelles du cloître, nous pouvons voir des sculptures polychromes de la Vierge, avec en particulier une provenant d'Iguácel et une autre provenant d'Atarres. Nous admirons aussi particulièrement deux superbes Christ.

Vierge d'IguácelVierge d'Atarres

A la sortie de la cathédrale, il nous suffit de traverser la place pour faire une étape au bar "Fau" pour nous réchauffer un peu, avant de reprendre la route en direction de Pampelune. Une dizaine de kilomètres après Jaca, nous nous installons à l'hôtel Aragon, juste avant l'embranchement pour Santa Cruz de la Serós et San Juan de la Peña.

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