Selfoss - Tungnafellsjoekull - Nyidalur

Vendredi 6 juillet 2018

Un taxi nous prend devant l'hôtel de Selfoss à 9H30, et nous conduit à un point de rendez-vous avec le groupe que nous retrouvons avec un immense plaisir à 11h00. Au passage, le chauffeur nous à montré sur la droite de notre route, le volcan Eyjafjöll qui est entré en éruption en 2010, perturbant le trafic aérien dans toute l'Europe . Il n'y a eu ni victimes, ni dégâts, car le secteur concerné par les coulées de lave ne comportaient pas d'habitations, ni d'infrastructures. Paradoxalement, Reykjavik, et son aéroport (de Keflavik) ne furent pas perturbés, et les vols en direction de l'Amérique ont pu continuer sans problème.

Sur le plan économique, cette éruption a eu une très importante influence positive pour le pays, car le monde entier a découvert que l'Islande existait, et à partir de ce moment là, le tourisme a explosé dans le pays. Il représente actuellement 30% du PIB de l'Islande.

Nous prenons la route du "Sprengisandur" : le "désert des sables de l'épuisement"... Nous sommes impressionnés par l'aridité de ces hauts plateaux désertiques situés en plein centre de l’île entre les glaciers du Hofsjökull et du Vatnajökull. Le paysage est désertique, formé de coulées de lave et de zones sableuses et caillouteuses. Autrefois, c'est dans cette région qu'étaient envoyés en exil les condamnés. La peine de mort n'existait pas, mais l'exil dans le Sprengisandur se terminait immanquablement de la même manière...

Vers midi, Goumi quitte la piste principale, et s'engage par la gauche sur une piste secondaire au milieu de nulle part... Une dizaine de minutes plus tard, après avoir franchi un gué, le camion s'arrête dans un site magnifique surplombant une très belle cascade. Cet endroit (64° 18' 03.5" Nord - 19° 01' 33.9" Ouest)  nous conviendra parfaitement pour dresser la table du pique-nique.

Alors que Goumi va repérer les truites en aval de la cascade, Snorri nous montre un rocher qui présente de nombreuses fractures en forme de strates, et nous le désigne par l'expression : "pain de troll"... Il faut dire que dans une zone aussi désertique, les trolls ne pouvaient pas faire les difficiles... En ce qui me concerne, je remarque que bien que nous nous trouvions en zone désertique, il y a beaucoup de Myrtilles (à tartiner en confiture sur le pain de troll) ainsi que de la Camarine noire. Il y a également des Silènes acaules, de la Bartsie des Alpes, de la Renouée vivipare, de la Grassette commune et de l'Armérie maritime.

Nous franchissons à nouveau le gué en reprenant la piste à 13H00.

Nous faisons une petite halte vers 14h00 au bord du lac "Þverölduvatn", à 710m d'altitude (64° 28' 51.8" Nord - 18° 36' 38.7" Ouest)... Je laisse à chacun la responsabilité de la prononciation de son nom...

Nous avons la chance de voir le glacier du Vatnajökull, ce qui n'arrive pas tout le temps nous précise Snorri, et nous voyons le beau sommet tabulaire du "Syðri-Háganga" qui culmine en premier plan à 1284m d'altitude. Je pense que si nous étions islandais, nous reviendrions pour tenter son ascension...

Une demi-heure plus tard, Goumi quitte encore la piste principale pour une nouvelle exploration... Lorsqu'il immobilise son mythique camion jaune, il ne nous reste plus que deux minutes de marche pour atteindre le sommet du Kistualda qui culmine à 768m d'altitude (64° 36' 12.5" Nord - 18° 23' 38.0" Ouest). Ce tout petit sommet est cependant un magnifique belvédère qui nous offre une vue imprenable sur le glacier du Vatnajökull.

À 15H15, nous entrons dans le Parc National du Vatnajökull. Avec ses 13 600 km², soit 13 % de la surface de l'Islande, il est le second parc national d'Europe après le "Yugyd Va" en Russie.

Cinq minutes plus tard nous passons devant le refuge Nyidalur, mais nous continuons à avancer sur la piste, entrecoupée de gués parfois assez impressionnants. Des véhicules bien moins adaptés que le beau Mercedes jaune de Goumi se risquent à circuler sur cet itinéraire, mais nous ne leur accorderions pas la même confiance...

Il est un peu plus de 15h30 lorsque nous partons nous dégourdir les jambes en direction d'une langue glacière du Tungnafellsjoekull (64° 45' 59.2" Nord - 18° 01' 51.2" Ouest - 800m). Un panneau indique "Tómasarhagi"... Notre itinéraire traverse une zone humide  avant de s'élever sur la moraine du glacier.

Nous découvrons une nouvelle fleur : la Pédiculaire flammée, mais il y a aussi beaucoup de Saxifrage à feuilles opposées. Il y a également une jolie fleur rouge que nous aurons un peu de mal à identifier, mais il s'agit tout simplement d'une Armérie maritime particulièrement colorée...

Il est 16H45 lorsque nous sommes en haut de la moraine du Tungnafellsjoekull (64° 45' 18.4" Nord - 17° 59' 32.0" ouest), à 1130m d'altitude. Nous aurons donc monté 300m de dénivelé, et le parcours aller-retour mesure 5km environ.

Nous remontons dans le camion à 17h50, et il ne nous faut que dix minutes pour revenir au refuge Nyidalur où nous dormirons ce soir, au cœur du Sprengisandur.

Nous avons parcouru aujourd'hui 207km, dont une centaine en taxi...