La-Bastide-Clairence - Bastida

La place de La-Bastide-Clairence

Désirant accéder, sinon à la mer, pour le moins au réseau fluvial de Bayonne, les rois de Navarre annexèrent vers 1245 tous les pays de la « Basse Navarre ». En 1283, des envoyés du roi de Navarre se rendirent au « Mons Darberoa » (Montagne d'Arberoue) où la Joyeuse devient navigable, pour y édifier une maison où aborderaient les petits bateaux de Bayonne. Cette maison fut construite en 1284 au lieu-dit la « Nau Peciada »et devint un château. En 1312, Louis 1er de Navarre, qui deviendra roi de France en 1314 sous le nom de Louis X le Hutin, y fonda "La-Bastide-Clairence" à qui il délivra le for de Rabastens. La Bastide fut assez rapidement peuplée en majorité de Gascons et on continue à y parler gascon.  Des moulins furent construits et Loup de Saint-Julien demanda à y faire un moulin à chiffons, pour y fabriquer draps et cuirs.  Les galupes venaient d'Urt à La Bastide.

 La Joyeuse (la Gayose en gascon), portait également alors le nom de "Sotzcobe". Malgré des conflits avec l'Arberoue sur la jouissance des bois de Garraregia et avec l'évêque de Bayonne sur les dîmes, La-Bastide prospéra jusqu'en 1388, où elle fut ravagée par les gens d'armes et... la grêle. Elle déclina à la fin du XIVème siècle. En 1356 elle avait une très importante confrérie de Saint-Nicolas.

La-Bastide-Clairence présente le plan d'une bastide: place rectangulaire à arcades avec des maisons à colombages et à linteaux de pierres sculptées. L'espace est divisé par deux rues parallèles et six rues transversales espacées toutes les dix maisons, édifiées sur des parcelles d'égales surfaces.

Façades de la rue Saint-Jean.Contre fiche sculptée.Maisons place des arceaux

Maisons de la place.

L'église Notre-Dame-de-l'Assomption existait en 1330. Située au point le plus haut du village; elle fut sans doute fortifiée, et elle devait être reliée par une enceinte au château situé en bas du village. Elle fut plusieurs fois restaurée, en particulier au XVIIIème siècle, et présente des restes d'un gothique tardif. Le plafond de la nef est décorée de très nombreux blasons. Les trois étages de galeries qui furent réédifiées entre 1770 et 1775. Le chœur a été modifié au XIXème siècle et l'autel a été rehaussé. L'entrée est protégée par un très beau porche de style roman daté du XIVème siècle.

Les États de Navarre se réunissaient sous le cloître de l'église. La dernière Assemblée Capitulaire eut lieu en 1789, date à laquelle le village décida son rattachement au royaume de France.

Le portail de l'église Notre-Dame.Le retable de l'église Notre-Dame.

Détail du plafondDétail du plafondLe plafond de l'église Notre-Dame.Détail du plafondDétail du plafond

L'église  est ceinturée d'une étonnante galerie qui abrite de très nombreuses pierres tombales. On peut remarquer une particularité au niveau des dates figurant sur ces tombes: les mois de septembre, octobre et novembre sont gravés "7bre, 8bre et 9bre"...

La galerie pavée de dalles funéraires.La galerie pavée de dalles funéraires.

"7bre" pour "septembre""8bre" pour "octobre"

A partir du XVIème siècle, et durant deux siècles, La-Bastide-Clairence abrita une colonie juive. Réfugiés venus d'Espagne et surtout du Portugal suite aux décrets promulgués en 1496, des Israélites séfarades s'installèrent à Bayonne, d'où ils se répartirent à Peyrehorade où ils sont accueillis par les seigneurs d'Aspremont, à Bidache, et à La-Bastide-Clairence où le duc de Gramont les protège. Souvent appelés "portugais", ils comptèrent de 70 à 80 familles au cours du XIIème siècle. Ils vécurent en une communauté relativement autonome, désignée par l'expression de "Nation Juive" sur les registres du Corps de Ville. En 1751, l'apothicaire s'appelait Jacob Gomes, et en 1754 un "Silva" était chirurgien. En 1731, le Parlement de Navarre ayant interdit aux Juifs l'exercice de la médecine, la population unanime protesta en faveur de son médecin, le juif Rubio, rappelant qu'en Haute-Navarre cette profession était souvent exercée par des juifs Hélas, elle dut finalement s'incliner...

Etoile à l'entrée du cimetière israélite.

Le cimetière juif, distinct du cimetière chrétien, subsiste au sud-est de l'église. Il appartient au Consistoire Israélite de Bayonne. Ce fut le premier cimetière acquis par les juifs portugais dans la région, et, peut-être en France. Ce fut dans un premier temps un cimetière de marranes (juifs convertis en apparence, mais qui continuaient à pratiquer leur religion en cachette). Dans un deuxième temps, il devint un cimetière juif à partir de 1659 (après 1659 tous les prénoms sont bibliques: Jacob, Isaac, Benjamin, Esther, Sarah, Rébecca...). Les inscriptions portées sur les 62 tombes, ont été relevées de 1962 à 1964 par le professeur Gérard Nahon. La plus ancienne tombe date de 1620, et la plus récente de 1785. Sur 18 d'entre elles, la date du décès est exprimée dans le calendrier hébraïque. Parmi les noms de familles, on peut citer les Dacosta, Henriquez, Lopez, Nunez, Depas et Alvares... Leur nombre diminua à partir du milieu du XVIIIème siècle, où l'on ne compte plus qu'une quinzaine de familles juives. Il n'en restait plus que six en 1798. Laissé peu à peu à l'abandon, le cimetière fut profané par les Allemands en 1941.

Le cimetière israélite

En 1788, les femmes de La Bastide se soulevèrent contre les accapareurs de maïs, demandant des réquisitions et la fixation des prix.

Les habitants de La-Bastide-Clairence exerçaient deux industries: la clouterie, spécialement au quartier Pessarou, et la bonneterie.

Il ne faut pas hésiter à pousser la porte du magasin "Parfums et senteurs du Pays-Basque" de Christian Louis, Maître Parfumeur. Vous y trouverez un accueil chaleureux, des parfums baptisés avec des résonances du terroir, et des effluves envoûtantes auxquelles vous ne saurez résister.

"Parfums et senteurs du Pays-Basque"

Vous trouverez de multiples informations sur le village sur le superbe site de l'office du tourisme: http://www.labastideclairence.com

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