Biel

Ce village est situé au Nord-Ouest de Ayerbe, sur la route d'Uncastillo et Sádaba, dans la région des Cinco Villas qui marque la frontière entre l'Aragon et la Navarre, au pied de la sierra Santo Domingo.

Au XIème siècle, Biel contrôlait un chemin vers la vallée de Onsella, au-delà de la Peña de Santo Domingo, et la route d'Ejea. Position stratégique donc, encore visible aujourd'hui grâce à son château et à son église qui dominent de belles maisons traditionnelles aux toitures ondulées.

Le château comporte une tour haute de 30 mètres et de 19m x 10m à sa base. Très vaste avec sa belle porte en plein cintre et arc de décharge, ses cinq niveaux dont le dernier portait des hourds, ses pierres bien appareillées, il est l'exemple type des tours-châteaux du XIème siècle. Sa forme irrégulière serait due à deux périodes de construction : des artisans locaux d'abord, à l'époque de Sancho el Mayor, des architectes normands ensuite vers les années 1070. Ces derniers seraient arrivés avec les chevaliers français participant à la croisade de 1064 contre Barbastro. Ils auraient ainsi introduit en Espagne le premier donjon "à la française".

L'église paroissiale de San Martín de styles gothique et renaissance, fut construite entre les années 1541 et 1582, à l'emplacement d'une église romane de la fin du XI^ème siècle, elle renferme de nombreux retables baroques (XVII et XVIII^ème).

De nombreux blasons décorent les façades et nous trouvons également quelques beaux encadrements de porte en pierres gravées.

Au centre du village, nous apprécions particulièrement une très belle maison dont la façade sur rue est bâtie au dessus d'un poche à arcades, avec un balcon en saillie.

Biel conserve un quartier juif que l'on considère comme l'un des mieux conservés d’Espagne...

Les premiers juifs s'installèrent dans le village dès le XI^ème siècle. Au début du XV^ème, ils représentaient la moitié de la population. Lorsque l'édit d'expulsion fut prononcé en 1492, nombreux furent ceux qui s'en allèrent soit à Sangüesa, soit à Barcelone et Tarragone pour s'embarquer pour la Provence, l'Italie ou l'empire Ottoman. Beaucoup se convertirent au christianisme, afin de rester sur place.

Le deuxième dimanche de mai a lieu la “romería” (sorte de procession en pèlerinage) au sanctuaire de la Virgen de la Sierra.