Teruel - Mora de Rubielos - Rubielos de Mora

Les mains des amants de Teruel qui ne se toucheront jamais...

Mardi 11 novembre 2008

Nous démarrons à 9H00 en direction de Bezas, traversant les superbes paysages de Pinares de Rodeno. Les Pinares de Rodeno ont été déclarés Paysage Protégé en 1995, afin de préserver les qualités paysagères de ses formations de grés côtoyant les masses de "pin Rodeno" (Pinus pinaster).

Pinares de Rodeno

Il est 9H00 lorsque nous sommes stationnés devant la gare de Teruel, cité inscrite au Patrimoine mondial de l'Humanité depuis le 25 novembre 1986 par l'UNESCO.

Nous montons l’Escalinata néo-mudéjar réalisée en briques rouges et azulejos par Carlos Castel et José Torán pour aller visiter la ville.

Nous montons l’Escalinata néo-mudéjar réalisée en briques et azulejosChauve-souris placée au sommet de l'Escalinata.Fresque au sommet de l'Escalinata.

Le cœur de la cité se trouve à la plaza del Torico, au centre de laquelle trône une fontaine, où les têtes de taureaux crachent l’eau. Un taureau de bronze surmonte la colonne centrale.

Il faut savoir que l'histoire de la cité commence à l'époque de la Reconquista par le roi Alphonse II d'Aragon en 1171. La légende raconte qu'un taureau surmonté d'une étoile se mit à mugir devant les armées chrétiennes qui étaient à la recherche du meilleur lieu pour installer leur nouvelle frontière face aux infidèles. Ils estimèrent que l'augure était favorable pour ériger une tête de pont face à la Taifa de Valence et aux Banu-Razin. Le taureau et l'étoile intégrèrent le blason de la ville, et sont à l'origine du toponyme: Toruel devenu Teruel...

La plaza del Torico.

Le taureau placé au sommet de la colonne centrale de la plaza del Torico.Fontaine de la plaza del Torico.Plaque au pied de la colonne.

Quelques maisons « art-nouveau » débordent de décorations.

Détail de la maison "La Madrileña"

La tour mudéjare de San Salvador fut érigée au début du XIVème siècle. Il s'agit d'une tour-porte de style almohade, constituée d'une tour interne qui supporte l'escalier, lui-même enveloppé par une tour externe construite en briques. Cette tour est une vraie merveille où s'exprime tout le raffinement du savoir faire musulman de l'époque.

La tour mudéjare de San Salvador.Détail de la tour mudéjare de San SalvadorZoom sur les détails de la tour mudéjare de San Salvador

La tour de Saint Martin lui est comparable… Terminée en 1316, elle est de type minaret almohade. Les décors de brique composés d'arcs mixtilignes entrelacés, de losanges et de modillons, sont rehaussés par des céramiques de couleur. Les contreforts en pierre qui soutiennent son soubassement ont été réalisés par l'architecte français Pierre Vedel en 1551.

Détail de la tour mudéjare de San Martin.La tour San Martin.Détail de la tour mudéjare de San Martin.

La tour mudéjare de San MartinZoom sur les détails de la tour mudéjare de San Martin

Nous allons faire une visite au mausolée des amants, assistant au préalable à une courte projection sur leur histoire et sur celle de la ville.

Le plafond du mausolée des amants.

Les chroniques médiévales racontent que Diego Marcilla tomba éperdument amoureux d’Isabel de Segura.

À l’époque, Teruel venait être conquis pour le royaume d’Aragon, et c’était une cité frontalière.

Le père d’Isabel, informé de l’amour de sa fille, empêcha son mariage avec Diego. C’est un deuxième enfant, il n’héritera donc pas de maison ni de terres. Il lui propose d’attendre pendant cinq ans, et s’il parvient à faire fortune dans la guerre, il lui céderait la main de sa fille.

Le jour même du retour de Diego a Teruel, son aimée devient l’épouse de Pedro de Azagra. En se présentant à elle, il demande un baiser. Elle refuse. Diego s’écroule.

Le lendemain, à l’église de Saint-Pierre, ont lieu les obsèques. Une femme en deuil s’approche du cadavre. Elle l’embrasse et s’écroule, morte. Il s'agissait d'Isabel...

Le mausolée des amants.

En 1955, les momies des amants auraient été découvertes avec un document authentifiant les corps...

Aujourd'hui, le mausolée, oeuvre de Juan de Alavos, est placé dans une chapelle richement décorée, adossée à l'église San Pedro. Des mains des amants qui s’approchent sans se toucher, émane tout le romantisme de l’histoire. La question se pose : s’agit-il d’une pure légende ou de réalité historique ? Mais après tout, la réponse est-elle si importante ?

A proximité du mausolée, nous admirons un superbe tableau contemporain de Jorge Gay : « El Amor Nuevo », réalisé en 2004-2005.

El Amor Nuevo

Ayant quitté Teruel, nous nous arrêtons à 12H30 pour manger sur le plateau au-dessus de Puebla de Valverde.

Il est 13H45 lorsque nous arrivons à Mora de Rubielos. Petite ville fortifiée à l’entrée de la Sierra de Gudar, dominée par un imposant château gothique, elle mérite vraiment une visite.

Le blason de Mora de Rubielos.Le château de Mora de rubielos.

Le château de Mora de rubielos.Blason sur la porte du château.Marques de tâcherons sur les murs du château.

 La collégiale Sainte Marie qui date du XIVème siècle, possède un beau portail gothique. Nous ne pouvons y pénétrer pour voir les grilles en fer forgé du XVème placées devant le chœur, qui semble être de grande valeur artistique.

La collégiale Sainte Marie

Chapiteaux du portail de la collégiale Sainte Marie.Chapiteaux du portail de la collégiale Sainte Marie.

Nous remarquons les azulejos placés en sous-face des balcons en fer forgé. Les avant-toits ouvragés sont magnifiques ; fortifications et chemin de croix en céramique méritent le détour.

Nous remarquons les azulejos placés en sous-face des balcons en fer forgé.Détail des azulejos en sous-face des balcons.

Chemin de croix en céramique.Chemin de croix en céramique.Chemin de croix en céramique.

Repartant en direction de Rubielos de Mora, ville jumelle de la précédente, nous faisons le plein d’eau à la fontaine del Ocino (aire de pique-nique sur la gauche de la route).

Rubielos de Mora est encore plus belle que sa jumelle, elle a conservé son enceinte fortifiée. Des sept portes qui existaient, il n'en reste que deux, dont celle de San Antonio, par laquelle nous pénétrons dans la cité. Beaucoup de galeries ouvragées au dernier étage des maisons, des grilles et des heurtoirs superbes, une ville calme aux restaurations parfaitement réussies.

Rubielos de Mora: porte San Antonio.Un avant-toit de Rubielos de Mora.

Le rez-de-chaussée de la mairie est occupé par une superbe "lonja" du XVIIème siècle, accessible au public. On y trouve une statue de Pedro IV, qui concéda à Rubielos de Mora, le titre de "Villa", le 5 avril 1366.

La mairie de Rubielos de Mora.La lonja au rez-de-chaussée de la mairie.

La plaque placée à côté de statue de Pedro IV.La statue de Pedro IV dans le patio de la mairie de Rubielos de Mora.

Rubielos de Mora.Balcon avec azulejos et avant-toit ouvragé.Rubielos de Mora.

Jalousie.Chapiteau.Heurtoir.Grille sur une porte.

Rubielos de Mora est aussi un musée à ciel ouvert d'art contemporain, où l'on peut rencontrer cinq oeuvres du sculpteur local, José Gonzalvo. On a vu ci-dessus la statue de Pedro IV, au rez-de-chaussée de la mairie, mais on trouve aussi une station de chemin de croix, un monument à la paix, un monument à la Guardia Civil, et "El toro embotado".

El toro embotado.

Nous reprenons la route de Linares de Mora à 16H15. A l’approche du village, tous les versants des montagnes environnantes sont travaillés en terrasses, comme nous avions pu le constater dans le Haut-Atlas.

Arrivée à Linares de Mora.

Linares de Mora est magnifique, vu de l’ermitage Santa Ana qui lui fait face.

Linares de Mora est magnifique, vu de l’ermitage Santa Ana qui lui fait face.

Quelques kilomètres plus loin, un belvédère nous offre une vue plongeante vertigineuse sur le village.

Vue plongeante sur Linares de Mora.

Nous franchissons le Puerto de Linares (1665m) et descendons sur Noguera.

Poursuivant sur la « Ruta del Cid », nous nous arrêtons à 17H30 pour dormir dans un environnement constellé de murs en pierres sèches, dans la Sierra Mayabona.

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